2024
09
mars

Arrivée à Jacaré – Brésil

Mer et Terre

 

Saint Hélène est une ville ruban coincée entre 2 falaises. Le mouillage est grand et il y a un service de taxi boat bien pratique quand on ne réussit pas à démarrer l’annexe. Il y a une dizaine de voiliers, dont la moitié sont des catamarans. Formalités simples et rapides, nous profitons du dimanche pour faire le tour de l’ile dont les paysages sont très variés. On pourrait se croire aux Marquises ou au Cap Vert mais sans âme. Il y a des maisons dispersées partout. La moitié des 5000 habitants vivent en dehors de James Town.

Lundi au matin, nous visitons les deux maisons de Napoléon, pas trop malheureux l’exil.

Départ comme prévu à 15h. On retrouve notre vent arrière pas très fort et on repart avec le genaker et un moteur. On fera 135 miles.

Mardi le vent forci et on peut naviguer de nombreuses heures sans moteur autour de 6 nœuds avec une mer peu agitée. On fera encore 135 miles.

Mercredi toujours le même scénario sauf qu’en vérifiant la tête de mât où la drisse de genaker est coincée, j’ai laissé tomber mes lunettes à la mer. On fera 127 miles.

Jeudi idem mais la nuit a été sportive. Sous des averses de pluie, le vent a changé 4 fois de direction nécessitant à chaque fois de changer le genaker de côté : on ferle le genaker, on love l’écoute, on l’installe sur l’autre bord et on déroule la voile. A force j’ai les mains en compote et mon épaule se rappelle à moi. On fera 127 miles.

Vendredi après quelques changements de vent, un bel arc en ciel égaye le lever du soleil. Comme souvent avec le soleil, Minouche va à la plage (fatboy à l’avant du bateau). A 11h environ je lui apporte une bière que nous partageons en échangeant nos idées. On fera 135 miles.

Samedi, agréable navigation, genaker sans moteur la plupart du temps. J’ai remis la ligne de pêche sans succès. On fera 136 miles.

Dimanche matin, aussitôt remis la ligne de pêche, un gros poisson s’accroche et il casse la ligne en emportant l’appât. On fera 136 miles.

Lundi bonne navigation tout à la voile. On fera 133 miles.

Mardi, dans la nuit, on entre dans le « Pot au Noir ». De nombreux orages avec beaucoup de pluie et un changement de direction de vent toute les heures. Heureusement en prévision on n’avait que le génois que l’on peut changer de bord du poste de pilotage. On fera 132 miles.

Mercredi 21 février on se met à l’heure brésilienne :  -2h soit -3h avec la France.

Au matin le bateau est trempé partout. On attend le lever du soleil pour tout ouvrir et essayer de sécher. La température est de 30/35 degrés mais l’air est humide à 100%.

L’avitaillement a été bien fait car nous continuons à manger de bon petits plats avec de la viande tous les midis et des légumes, pommes de terre, butternut et choux. Deux excellentes cuisinières, c’est le luxe avec un bon stock d’apéritif : c’est parfait. On fera 127 miles.

Jeudi, même type de temps. On fera 136 miles.

Vendredi un peu moins de vent. La mer est peu agitée et on perçoit son immensité. Toujours pas d’oiseaux, un ou deux cargos sur notre route. Le ciel est nuageux et invite à la mélancolie, 5000m d’eau sous les pieds et 10 000km d’eau devant nous. On mesure que notre planète c’est avant tout de l’eau et des océans. On fera 134 miles.

Samedi beaucoup plus de cargos sur notre route. Le soleil brille mais le vent n’est pas au RDV. Plusieurs gros grains de pluie sans vent remouillent le bateau partout et comme il est tard il ne pourra pas sécher pendant la nuit.  On espère le soleil pour demain. On fera 122 miles.

Dimanche le soleil du matin ne durera pas. Heureusement on enroule le genaker avant les orages et les grains qui se succèdent le reste de la journée et cette fois avec des vents forts montant à 30 nœuds. La pluie, la brume et le ciel gris nous mettent le moral dans les chaussettes. De plus, les vagues sont en travers arrière ce qui secoue énormément.

Heureusement à midi un bon confis de canard avec un bon waqueras nous réconfortent. A la tombée du jour, un grand groupe dauphins vient jouer autour de Toklo. Enfin, ça fait vraiment plaisir, il y avait longtemps. La nuit et l’arrivée ont été difficiles, beaucoup de pluie, visibilité réduite et passage délicat. Finalement, on nous met sur un corp mort pour prendre notre place à quai à marée haute vers 17h. La marina est familiale et sympathique. Nous sommes au Brésil : Jacare Village, marina sur une rivière de 10km à l’intérieur des terres.