2024
07
juil.

Hommage au Capitaine Cook!

L'humain

Lors de notre tour du monde sur Toklo nous avons vécu comme chez nous. Nous avons voulu créer nos rites de vie. Le matin, petit déjeuner à chacun sa façon ; le midi repas chaud avec plats préparés par le Capitaine Cook, vin assorti compris, avec un repas supérieur le dimanche. Environ 19h c’est l’apéritif que crie bien fort le capitaine du bateau comme un coq dans sa bassecour. Chacun à son envie avec cacahouètes et autres gâteaux. Puis un repas tout simple pour le soir, des œufs ou des salades ou de la soupe.

La difficulté réside dans la recherche de ce que l’on va manger avec les ingrédients disponibles ce jour-là. Notre « Capitaine Cook », Minouche, a été extraordinaire d’imagination, de savoir-faire et de volonté pour réussir ce pari insensé de manger ensemble à table un plat savoureux accompagné d’un bon vin, que l’on soit 2, 3, 4 ou 5 à bord. Il faut aussi cuire les poissons pêchés sans toujours savoir ce que c’est mais de façon à ce que ce soit succulent. Eric, notre équipier de l’atlantique lui disait d’écrire un livre de recettes de bord autour du monde.

Une tâche, aussi difficile, est l’avitaillement pour 10 jours, pour 20 jours ou pour un mois. Il faut choisir dans un magasin chaque fois très différent suivant les pays. En Europe c’était facile, puis il y eu le Cap Vert, puis les Caraïbes où il faut profiter des bonnes choses locales, mais les légumes ne se gardent pas plus de 15 jours sur un petit bateau.

Ensuite Panama où il faut avitailler pour plus d’un mois. Pour les hommes c’est facile 120 litres d’eau, 4 packs de 24 bières, 10 litres de jus de fruit et des softs drink : Sweppes pour le Gin, Sprite ou Canada Dry quand il n’y a pas. Pour l’eau, on essaie d’avoir moitié en eau pétillante quand c’est possible. On a aussi approvisionné pas mal de rhum, du Richard, du Martini, du Gin, ou de l’Aperol quand on revient de France ou quand des visiteurs viennent, on leur demande de nous fournir.

Le Capitaine Cook doit choisir le reste, vins et alimentation. Il doit imaginer dans sa tête comment préparer et cuisiner ce qu’il achète ; les viandes avec un gigot pour le dimanche, les conserves, les sauces, les féculents, les surgelés, assez peu le congélateur est petit.

Le pain est un autre problème, difficile à trouver ou immangeable. Alors le Capitaine Cook le fait lui-même, il a prévu d’avoir de la levure et de la farine en quantité suffisante, un nouveau bon pain tous les 3 jours. En principe nous ne mangeons pas de dessert en dehors des fruits ou salades de fruit. Le fromage est aussi une difficulté. On en ramène quand on rentre en France. Quelques fois on trouve des camemberts, des bries et du Boursin, mais souvent on trouve des pâtes cuites, Entremont, gouda, cheddar. C’est si bon le fromage qu’on demande à nos amis d’en ramener ; un bon Gorgonzola à la louche. Souvent la salade nous manque, sauf à moi. Quand on en a trouvé quelques fois, en passant des heures dans les magasins à les chercher, il faut ranger tout ça dans le bateau et c’est la corvée. Après cela, intervient le Capitaine Cook. Il nous prépare un poulet Masala, un chili con carne , des tagines, un cassoulet, poulet à la crème, un steak frites, des filets mignons, des pâtes carbonaras, des vrais bologneses, des gratins Dauphinois, des rougailles de saucisses, des fajitas, des tartares, du canard à l’orange, du bœuf bourguignon, du poulet coco, des ratatouilles, des Chakchoukas, des hachis parmentiers, un welsh, du veau Orloff, des côtes de porc au maroilles, des gratins de poissons.

Une autre histoire est la gestion culinaire des poissons que nous avons attrapés. C’est le pêcheur qui le vide, enlève la tête, la queue et les nageoires. Alors le Capitaine Cook intervient suite à nos discussions sur le type de poisson que ça pourrait être : thon, maquereau, barracuda, bonite, dorade ; il nous dit comment le couper et son travail commence alors : enlever la peau, le couper en morceau pour un tartare, le faire mariner, le préparer en papillote avec une sauce citron, ail et oignons, le cuire en steak pour le thon. Il faut aussi gérer, recycler les restes pour ne rien jeter, ce qui n’est pas toujours évident.

Après manger, il faut faire la vaisselle, bien sûr les équipiers aident mais le plus gros est souvent fait par le Capitaine Cook. Adapter son art culinaire aux ingrédients restants et toujours servir des plats succulents surprennent les amis ou équipiers de passage sur Toklo.

 Toklo et moi souhaitions rendre hommage à notre super Capitaine Cook.